Le 02/05/2016 à 20:30
La responsabilité des chrétiens face au changement climatique
Martin Kopp
a participé comme chargé de plaidoyer à la mobilisation chrétienne et interreligieuse
à l’occasion de la conférence climat de l’ONU tenue en France fin 2015,
et écouter l’émission sur RCF 45
Ecoutez la conférence de Martin KOPP, chargé de plaidoyer à la COP21
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Article de Loup Besmond paru dans La Croix du 20 février 2015
Fils de pasteurs, chargé de plaidoyer de la Fédération luthérienne mondiale pour la « justice climatique », le jeune homme fait entendre la voix protestante sur l’écologie au sein des plus hautes instances internationales.
C’est l’histoire d’un fils de pasteurs qui a pris des gifles. Né il y a 27 ans à Strasbourg, d’un père titulaire d’une paroisse et d’une mère aumônier d’hôpital, Martin Kopp n’aurait jamais imaginé devenir un militant de la lutte contre le changement climatique. Et pourtant. Dès la sortie du lycée, celui qui était assez brillant pour espérer intégrer une grande école d’ingénieurs choisit d’entamer des études de théologie. Quelques mois plus tôt, il a reçu une carte postale d’une amie persuadée d’avoir décelé en lui « toutes les qualités pour devenir pasteur ». L’idée lui paraît alors « totalement saugrenue », mais il décide tout de même de sauter le pas, « pour voir ». Les études se prolongent bien au-delà de la première année, et peu à peu, le choix se confirme : comme ses parents, Martin Kopp embrassera le ministère.
Mais une nouvelle fois, il déviera de ce chemin qui semblait tout tracé. La faute à un voyage autour du monde, entrepris avant de se lancer dans la rédaction de sa thèse de théologie. « Je voulais voir comment vit la majorité de l’humanité en dehors du cocon occidental. Ces six mois ont été les plus intenses de ma vie », décrit-il de sa voix calme, teintée d’un léger accent alsacien. En Inde, il découvre la pollution omniprésente, les rivières empuanties, la juxtaposition des bidonvilles et des immeubles de luxe. De retour en Alsace, il se plonge dans les travaux de l’économiste français Serge Latouche, l’un des théoriciens de la décroissance, et décide d’y consacrer sa thèse : « Croire et décroître ? La théologie protestante interrogée par la décroissance selon Serge Latouche. »
« J’étais convaincu qu’il fallait que les religions se mobilisent pour le sommet de Paris »
Après la carte postale et l’Inde, troisième gifle, reçue en 2013, lorsque la Fédération luthérienne mondiale lui demande de faire partie d’une délégation de jeunes pour assister à la conférence internationale de l’ONU sur le climat, organisée cette année-là à Varsovie. Là-bas, il apprend que la France accueillera les négociateurs internationaux en 2015. « En rentrant, j’étais convaincu qu’il fallait que les religions se mobilisent pour le sommet de Paris. » Il écrit à différents responsables chrétiens, obtient le soutien de Nicolas Hulot, présente ses projets devant le Conseil d’Églises chrétiennes en France (Cecef). Et après avoir lancé un « jeûne pour le climat », il est nommé, en octobre dernier, « chargé de plaidoyer pour la justice climatique » par la Fédération luthérienne mondiale.
Et pour l’avenir ? Même si le jeune homme n’a pas tout à fait écarté l’idée du pastorat, il se voit plutôt embrasser une carrière politique. « J’aimerais entrer dans le jeu électoral, sans savoir exactement ni où, ni comment je m’y prendrai, espère Martin Kopp. Pour l’instant, j’apprends énormément de mon expérience actuelle. Chaque chose en son temps. »